La série « Paul » de Michel Rabagliati : des récits de vie, d’amour et d’amitié

A l’origine, l’auteur québécois Michel Rabagliati était graphiste. Après avoir exercé dans l’illustration publicitaire et éditoriale, celui-ci s’est lancé dans l’univers de la bande dessinée avec son personnage le plus connu, une sorte d’alter ego appelé « Paul ».

Partiellement autobiographique, cette série nous raconte ses souvenirs, de l’enfance (« Paul à la campagne », « Paul au parc ») à l’âge adulte (« Paul à Québec », « Paul à la pêche »), en passant par l’adolescence (« Paul a un travail d’été », « Paul en appartement », « Paul dans le métro »). Les anecdotes relatées sont celles d’un Monsieur tout-le-monde, abordant des thèmes tantôt intimistes, tendres et émouvants, tantôt drôles et légers.

Paul Rabagliati est le gagnant de nombreux Prix, avec entre autres une mention spéciale pour l’ensemble de son œuvre par le comité du Prix des Libraires du Québec. Il a aussi été le premier Canadien à remporter un prix au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, avec Paul à Québec, en 2010. Notez également que ce dernier titre a été adapté au cinéma en 2015 par le réalisateur québécois François Bouvier.

Paul

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Plus tard je serai…

Séléna est une ado qui se cherche… A la sempiternelle question « qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? » elle n’a pas de réponse précise. Son amie, Vérane, par contre affirme vouloir devenir astrophysicienne. Vérane a des parents très stricts, ceux de Séléna à l’inverse sont plutôt bizarres, ils habitent une ancienne boucherie et ont décidé que leur fille deviendrait une artiste. Ils ont prêts à tout pour atteindre leur objectif… mais Séléna n’est pas dupe !

Un roman drôle et léger sur l’adolescence et la liberté.

Plus tard je serai moi de Martin Page

Editions du Rouergue (Collection doado)

Disponible à la biblio ? (clic)couvplustard

Voici quelques albums pour les enfants de 4 ans ou 5 ans ou plus si affinités !


Le lion et l’oiseau de Marianne Dubuc
Editions La pastèque
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La canadienne Marianne Dubuc nous revient avec ce bel album qui est une ode à l’amitié et à la solidarité.
Lion – majestueux sans être impérial et doux à la fois – trouve un oiseau blessé dans son jardin. C’est l’automne et ses amis oiseaux continueront leur migration vers le sud sans lui. Mais ce serait oublier Lion qui va réconforter Oiseau en le soignant et en l’accueillant chez lui car « il y a bien assez de place pour nous deux ». On assiste alors avec beaucoup de tendresse à des moments de complicité et de bonheur quotidiens entre les deux amis.
Mais le beau temps revient et l’amitié prendra-t-elle fin ?
La force de cet album réside dans le texte qui dit en peu de mots tellement de choses, le vocabulaire choisi aussi minimal soit-il dit l’essentiel. Les émotions sont fortes : le bonheur d’être ensemble, la capacité à laisser l’autre partir car « C’est la vie », l’absence cruelle et l’espoir qui porte Lion…
L’auteur ose les pages blanches qui symbolisent tantôt la neige et le temps qui passe tantôt le vide de la solitude. Et c’est beau !

 

Issun Bôschi, l’enfant qui n’était pas plus haut qu’un pouce de Icinori
Editions Actes Sud Junior
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Issun Bôschi est un conte traditionnel japonais revisité par Icinori, C’est l’équivalent de Tom Pouce des frères Grimm ou de Kirikou en Afrique. Le tout petit héros rivalisant avec succès avec les plus forts.
Un couple de paysans sans enfant chantent pour se donner du courage : « Nous voulons un petit même s’il est tout petit nous l’aimerons… ». Leur vœu est exaucé et ainsi naît Issun Bôschi pas plus grand qu’un pouce d’enfant. Un jour Issun Bôschi décide de partir à l’aventure avec pour seule arme une aiguille qui lui servira d’épée. Il rencontre un ogre qui possède un maillet magique qui permet d’exaucer n’importe quel souhait. Et comme dans tout conte qui se respecte, Issun Bôschi trouvera l’amour auprès de la fille du seigneur, juste après s’être transformé en un bel homme fort et puissant.
Les illustrations sérigraphiées de cet album sont réalisées en quatre couleurs : le bleu, le jaune, l’orange et le noir.
Tout cela forme un album d’une grande qualité esthétique où se croisent les références à l’art japonais de l’estampe et la modernité du graphisme propres à Icinori.

tom et l'oiseau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tom et l’oiseau de Patrick Lenz
Éditions L’école des loisirs
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La quatrième de couverture nous dit que « Tom est un petit garçon timide, plutôt silencieux. Un jour, au marché, il tombe en arrêt devant un merle en cage. » Aussitôt son père lui achète l’oiseau tant désiré. Le merle est installé dans la chambre de Tom où celui-ci s’en occupe au mieux. Il lui donne les nourritures les plus variées, il lui parle et le sort de sa cage de temps en temps. Pourtant l’oiseau commence à dépérir perdant ses plumes peu à peu.
C’est alors que le merle raconte à Tom le temps où il vivait en liberté dans une nature luxuriante entouré des siens. L’oiseau et l’enfant se comprennent très vite et, malgré son gros chagrin, Tom prend la décision de rendre la liberté à l’oiseau. Mais le merle n’oubliera pas l’enfant !
Cette histoire sans texte est racontée en une série de vignettes où les angles de vue sont multiples. Éloigné, l’auteur zoome sur une vue aérienne de la ville puis du marché. Proche, on est emmené dans la chambre de Tom au plus près de l’oiseau. Les décors que ce soient au marché ou dans la chambre de Tom fourmillent de détails. Un album chargé d’émotions qui nous transmet le message suivant : lorsqu’on aime quelqu’un on le laisse libre de ses actions.
On sort de la lecture de cet album avec regret touché par les larmes de l’enfant mais rassuré par la double page de fin où liberté et amitié se conjuguent.

 


Le premier camping de Nao de Akiko Hayashi
Editions l’école des loisirs
Disponible à la Biblio ? (clic)

Nao est une toute petite fille parmi une bande de copains plus âgés. Tomoko, sa voisine, organise une sortie au camping où sont invités les plus grands. Mais Nao a décidé d’en faire partie malgré les réticences des autres enfants. Et de donner une liste d’arguments pour exclure Nao : les petits ne peuvent pas marcher en portant un gros sac, les petits pleurent pour un rien, et surtout, les petits ont peur du noir !
Nao fait tant et si bien qu’elle partira avec le groupe camper. Et c’est parti pour la grande aventure !
La petite Nao, bien courageuse, est déterminée à montrer à tout le monde qu’elle mérite sa place. Chaque grande étape de cette sortie est évoquée : Nao porte toute seule son gros sac même si c’est avec difficulté, elle ramène la plus grosse branche pour le feu. Viennent la nuit et l’heure des histoires qui font peur…
Pour Nao c’est la découverte de l’autonomie, la difficulté surmontée d’être la plus petite au milieu de plus grands.
On retient de ce bel album la confiance et le respect, Tomoko, symbolisant l’adulte bienveillant, est toujours présente entourant et soutenant Nao dans le chemin vers l’autonomie.


Si tu veux voir une baleine, de Julie Fogliano, illustré par Erine E. Stead
Kaléïdoscope
Disponible à la Biblio ? (clic) 

Cet album magnifique nous dit l’essentiel : l’attente est un voyage… en barque.
Au même titre que l’enfant de ce livre, on a tous rêvé, un jour, de voir une baleine. Et peut-être que vous en rêvez toujours, eh bien suivez les conseils de l’auteur !
Le texte écrit à la deuxième personne interpelle de prime abord ce petit garçon en bonne compagnie d’un chien et par delà le lecteur.
Alors, faîtes ou ne faîtes pas ce que vous dit l’auteur, posez juste le regard sur les jolies choses du quotidien (ces roses dont on réussit à sentir le parfum !) car l’important c’est de s’évader à la faveur de notre imagination.
Ce texte très poétique en vers libres invite à la lecture à haute voix pour un enfant ou plusieurs dans un moment de partage. En effet, la répétition de « Si tu veux voir une baleine » rythme à merveille le texte telle une comptine.
On se laisse porter par la douceur de cet album qui comme le dit la 4e de couverture est vraiment, vraiment indispensable !…

Le Village mondial fête son 50e numéro !

DSCN2023Le Village mondial ? C’est Saint-Gilles, bien-sûr, avec ses 130 nationalités différentes qui cohabitent harmonieusement. C’est aussi le journal trimestriel édité par la Mission locale pour l’Emploi de Saint-Gilles. Il met en évidence le travail des nombreuses associations saint-gilloises.

La Biblio y collabore en présentant dans chaque numéro 2 livres. Des coups de cœur, des ouvrages en relation avec l’actualité du moment ou le thème du numéro…

Nous avions envie de fêter le 50e numéro du Village mondial en mettant en avant les livres présentés au fil des différents numéros : des BD, des romans, des albums pour les enfants, des livres sur des sujets divers : Vivre en ville, l’histoire et ses répercussions sur le présent, l’art, … ne sont que quelques-uns des thèmes abordés au fil des années.

(Re)découvrez ces livres exposés au 3e étage de la biblio, en face du comptoir de prêt !

 

 

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« Le mot le plus cher » à la bibliothèque communale de Saint-Gilles

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Notre club de lecture « au travail » !

La bibliothèque de Saint-Gilles propose à ses lecteurs un club de lecture un jeudi par mois à 18h. Celui-ci, nommé par ses participants, « Je dis livres » réunit en toute convivialité une douzaine de personnes autour d’un livre « coup de coeur » présenté par l’un de ses membres.

Hier soir, lors de notre réunion mensuelle, nous avons participé à l’appel fait par Carmelo Virone promoteur du projet « Le mot le plus cher » d’élire notre mot le plus précieux et de justifier notre choix.

Nous étions 9 à participer à cette animation, et voici les mots proposés :

connaissance, tolérance, cœur, démocratie, faire, lien, apocalypse, mésothèse (qui vient du grec mésos), et attitude

Aussi bien « connaissance », « démocratie », « cœur », « tolérance », « lien », « mésothèse » (qui signifie pour Aristote « juste milieu » cela renvoie à négociation, au compromis,…) et que « attitude » renvoient à des valeurs élémentaires véhiculées par tous les discours politiques et humanistes occidentaux. Ces mots appliqués aux domaines politique et public restent des mots s’ils ne sont pas suivis par des actes. « Je dis livres » a, donc, décidé de voter pour « faire ». Ce mot symbolise pour nous l’engagement dans une action : dire est facile, faire c’est agir et ne plus parler. Tous les autres mots sont des mots vides, des slogans car ils sont parfois juste dits et leur sens est différent selon l’époque, le pays, la personne qui les prononce. Ils ne valent que s’ils sont mis en pratique.

À ce mot, nous avons aimé lui accoler, « savoir » pour en faire « savoir-faire » qui est directement appliqué à un travail, un art, une technique et qu’il dépasse la connaissance théorique.

Une dernière explication pour « apocalypse » la lectrice qui l’a proposé le trouve tout simplement beau, le sens n’étant pas une préoccupation pour elle.

Vous êtes les bienvenus et nous vous invitons à nous rejoindre à nos prochaines rencontres de notre club de lecture le 26 mars à 18h où le livre de Jacques Semelin « J’arrive où je suis étranger » sera présenté par un duo de lecteurs.…

Et pourquoi pas quelques idées de lectures de littérature jeunesse pour finir l’année en beauté ?

« Calpurnia » par Jacqueline Kellycalpurnia

Loin, très loin de toute cette vogue de littérature dite « dystopique » (voir la série « Hunger games »), Calpurnia, 11 ans, vit seule fille au milieu de ses 6 frères, ses parents et son grand-père dans une ferme. Nous sommes à l’aube du 20e siècle et les droits des femmes sont loin d’être évoqués.

Calpurnia se pose beaucoup de questions sur les animaux. Par exemple, pourquoi les chiens ont-ils des sourcils ? ou Comment se fait-il que les grandes sauterelles sont jaunes et les petites vertes ? Aidé de son grand-père, personnage farfelu qui passe beaucoup de temps dans sa bibliothèque et surtout dans son laboratoire pour y faire des « découvertes », Calpurnia développe son esprit scientifique au grand dam de sa mère qui voudrait lui enseigner l’art de gérer une maison.

On comprendra tout de suite que Calpurnia veut plus tard non pas se marier et avoir des enfants mais aller à l’université. La relation avec son grand-père est très touchante, il permet à sa petite fille de s’imaginer femme libre et scientifique. Ce livre vous touchera, vous fera rire et donnera des ailes à toutes les filles !

à partir de 11 ans

 

« Tranquille comme Fossile » Natacha Andriamirado, illustré par Delphine Renon

tranquille-comme-fossile2Fossile le crocodile aime la tranquillité, être seul loin de tout bruit. Il a bien sûr des amis mais il craint de leur faire peur car c’est bien connu tous les crocodiles sont féroces. Même dans un livre ? Pour le savoir je vous invite à ouvrir cet album plein de jolis mots comme « volubile » ou « turlupine ». Un album dans lequel les enfants auront du plaisir à compter et surtout imaginer l’une ou l’autre fin… c’est selon !

à  partir de 3 ans

 

« Si tu veux voir une baleine » texte de Julie Fogliano, ill. de Erin E. Stead

si tu veux voirCet album commence ainsi :

Si tu veux voir une baleine

Tu as besoin d’une fenêtre

Et d’un océan

L’auteur propose au jeune enfant de nombreux conseils pour voir une baleine. Tout d’abord, il faudra qu’il s’arme de patience, qu’il ne perde pas son temps à regarder les roses, les voiliers ou bien les petites bêtes qui montent, qui montent…

 

 

Ce livre plein de poésie à la langue très rythmée se prête à une lecture à haute voix.

A partir de 4 ans

Lutin veille, par Astrid Lindgren et Kitty Crowter

Lutin veilleUne petite ferme au milieu de la forêt, une nuit d’hiver, la neige a recouvert tout le paysage. Il fait très froid. Les habitants sont recroquevillés dans leurs maisons et ne laissent pas le feu s’éteindre.
Mais Lutin s’est levé, car toutes les nuits, il veille, tel un ange gardien, sur la ferme. Une lanterne à la main, Lutin fait le tour de tous les animaux et laisse les traces de ses petits pas dans la neige.
Il commence par les vaches dans l’étable puis rend visite à Brunte le cheval. Les moutons et les agneaux bêlent doucement quand il passe. Il réconforte les poules du poulailler puis termine par Karo, le chien, qui l’attend. Il leur parle – car eux le comprennent – et les rassure : oui, après l’hiver vient le printemps ! Comme le suggère la dernière page…
Il conclut sa visite par la chambre des enfants. Il aimerait tant leur parler, aussi, mais la nuit, ils dorment. Enfin lutin va se recoucher… avec le chat bien sûr !
Astrid Lindgren, grande dame de la littérature jeunesse, s’est inspiré d’un poème de Noël écrit par un auteur suédois. Elle nous parle dans sa langue que petits et grands comprennent, elle nous adresse un message d’espoir. Son texte coule comme un poème en prose accompagné par les paroles de Lutin qui sonnent comme des ritournelles. Tout est douceur et chaleur, tout est réconfort, aussi bien dans le texte que dans les illustrations. Kitty Crowther – faut-il le rappeler est une illustratrice belge qui a obtenu en 2010 le prix Astrid Lindgren pour l’ensemble de son oeuvre – a merveilleusement bien illustré cette histoire. Elle a été attentive à l’ambiance chaleureuse du texte et reste cohérente. En effet, avec ses dessins à l’encre et à l’aquarelle, Kitty Crowther nous suggère la neige et le froid rigoureux puis nous fait pénétrer dans des intérieurs feutrés aux couleurs chaudes. Tout cela – texte et illustrations – donne une histoire pleine d’émotions que l’on suggère à tous les enfants et tous les adultes de lire. Un véritable coup de coeur !

Lutin veille / Astrid Lindgren, ill. Kitty Crowther
Éditions Pastel – L’école des loisirs

Cet article a également été publié dans le Village mondial, n°46, édité par la Mission locale de Saint-Gilles.…

Deux BD d’Alison Bechdel

Et si on parlait littérature ?
La bd ou les héros sont aussi Proust Woolf Joyce et Winnicot et … la mère…

c'est toi ma mamanSa mère a cessé de l’embrasser quand elle a eu 7 ans. C’est une clé dans la quête labyrinthique d’une femme cherchant encore aujourd’hui à capter la reconnaissance de sa mère. Il y en a d’autres, beaucoup d’autres. Alison Bechdel prend sa vie à bras le corps et nous comme lecteur nous revivons une partie de la nôtre.
« Ecrire de la fiction ne m’intéresse pas, explique-t-elle au passage. Je ne peux pas inventer des choses. Ou plutôt je ne peux inventer qu’à partir de choses qui se sont déjà produites. »
Les amateurs de BD la connaissent peut-être, certaines féministes appliquent le test qui porte son nom aux films et séries télé, en tout cas croyez-moi après avoir lu « C’est toi ma maman ? » vous n’oublierez pas son nom : Bechdel, déjà un auteur au plutôt une auteure classique outre Atlantique.

Fun homeIl y a 6 ans avec « Fun home » elle crée un genre : le mémoire en cases dessinées qui visite « La Recherche du temps perdu » et l’œuvre de F. Scott Fitzgerald comme matériau temporel de la vie familiale. La puissance des découpages est telle qu’elle arrive apparemment sans effort à mener en même temps plusieurs récits. Et grâce à cette maîtrise tout nous intéresse : l’histoire autobiographique, les auteurs sur lesquels elle s’appuie, la technique graphique et coloriste -novatrice, subtile ,qui sublime l’ensemble …je lui donne la parole pour résumé le projet des deux livres : « C’est toi ma maman ? » met aussi en lumière la façon dont ma mère m’a appris à être un auteur, là où « Fun Home » était un livre sur la façon dont mon père m’avait appris à être une artiste.
À l’heure des tonitruants harangueurs sur la question du genre lire ces deux livres c’est être du côté de la littérature et des identités dans un plaisir de lecture qui parle autant à notre intelligence qu’à nos souvenirs d’enfance et à nos rapports à nos père et mère. Et pour boucler la boucle elle interroge l’acte d’écrire- avec comme chez Proust et Woolf cette subtilité du frémissement des émotions. Si la question se posait encore de savoir si la Bd est un art majeur (si si y en a qui.. .) le travail d’Alison Bechdel constitue l’une des plus passionnantes des réponses que vous trouverez à la bibliothèque. Pour conclure je pense que cette citation d’Antoine Compagnon à propos de Proust lui va comme un gant :

« Par l’art seulement, nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. »

C’est toi ma maman? : un drame comique, par Alison Bechdel

Fun home : une tragicomédie familiale

Tous les deux édités par Denoël en 2013

 

Cet article a également été publié dans le Village mondial, n°46, édité par la Mission locale de Saint-Gilles.…