Le poème du mois de janvier

Faites la fête !! !  Eh oui , cela fait juste un an que nous vous offrons un poème tous les mois…
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En voici un de Mona MacDee chiné dans « Petits poèmes bancals abandonnés aux nappes » (est-il disponible ?)

Elle
Elle marche,
surtout ne pas lever les yeux,
rester conforme.

Elle vit,
à travers « lui »,
surtout ne pas faire de vagues.

Elle pense,
mais non,
il pense pour elle !

Elle marche,
Elle relève la tête,
Elle se redresse et sourit.

Elle vit,
Elle reprend son souffle,
Elle reprend son âme,

Elle ouvre les yeux
Elle regarde,
Elle voit !

Elle pense
« Je suis libre !
Je suis moi ! »
Elle Est !

 

Un autre pour les plus jeunes mais qui aura une résonance, auprès de nous adultes qui cherchons très souvent un mot que notre mémoire se refuse à nous rappeler ! Il a été dégoté dans « Petits poèmes pour passer le temps » de Carl Norac et illustré par la toute grande Kitty Crowther.
(Est-il disponible ?) 

Le mot de la fable
 
J’avais un mot sur le bout de la langue.
Un tout petit mot,
pas plus grand que ça.
Il ne voulait pas que je le dise.
Il avait peur de tomber.
Lassé, j’ai crié : « Sors ! »,
grâce à un autre mot, moins couard,
qui était à côté par hasard.
Mais le petit mot resta
sur le bout de ma langue.
Alors, je me suis dit :
« D’accord, laissons-le là.
Il faut toujours garder en soi
Un mot qui n’obéira pas. »…

Le poème du mois

Pour terminer l’année en beauté, deux poèmes de plus !

Celui-ci a été picoré dans :

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(est-il disponible ?)

Le blocus

Mes larmes sont bleues
tant j’ai regardé le ciel et pleuré
Mes larmes sont jaunes
tant j’ai rêvé des épis d’or
et pleuré

Que les chefs partent à la guerre
les amants aux forêts
les savants aux laboratoires
Quant à moi
je vais chercher un chapelet et une chaise ancienne
pour redevenir tel que j’étais
vieux chambellan à la porte de la tristesse
puisque tous les livres, les constitutions et les religions
assurent que je ne mourrai
qu’affamé ou prisonnier

Mohammad Al-Maghout (1934-2006, poète et écrivain syrien)
Pour les enfants, celui-ci a été pêché dans :
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(est-il disponible ?)
Cap’tain’ Crochett’
 Le cap’tain’ Crochett’, il doit bien penser
A ne jamais se gratter les orteils.
Le cap’tain’ Crochett’, il doit se garder
De se curer le nez ou les oreilles.
Le cap’tain’ Crochett’, il doit hésiter
A te serrer un peu fort la paluche.
Le cap’tain’ Crochett’, il doit se méfier
Avant d’ouvrir sa boîte de merluche.
De servir le thé, de jouer à chat.
De feuilleter un livre ou la gazette.
Ah ! s’il en est un que je n’envie pas –
C’est lui. C’est bien lui, Le cap’tain’ Crochett’ !…

Le poème du mois

Mois de novembre, mois d’automne où se ramassent à la pelle feuilles mortes et poèmes…

En voici un glané dans « Alcools » de Guillaume Apollinaire (est-il disponible ?)

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Automne malade
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Automne malade et adoré
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule
En voici un autre, de Jacques Prévert, à destination des plus jeunes d’entre-nous, maraudé dans « Paroles de révoltes » recueillies et présentés par Michel Piquemal (est-il disponible ?)

 

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Quartier libre

J’ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l’oiseau sur la tête
Alors
on ne salue plus
a demandé le commandant
Non
on ne salue plus
a répondu l’oiseau
Ah bon
excusez-moi je croyais qu’on saluait
a dit le commandant
Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper
a dit l’oiseau

 

Bonne dégustation !
 

 

 

 

 …

FOCUS : LE POLAR ESPAGNOL

LE POLAR ESPAGNOL

Le polar espagnol a le vent en poupe, tout le monde le déclare !

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Nous vous invitons à le (re)découvrir à travers une sélection d’auteurs célèbres ou non. Barcelone sera à l’honneur car elle est souvent le théâtre d’intrigues qui mêlent gens ordinaires et crimes les plus sordides. D’autres auteur·e·s développent avec talent le destin d’êtres humains pris dans la tourmente de la grande histoire de l’Espagne en ne s’éloignant pas du réel et font donc œuvre de témoignage. D’autres, encore, préfèrent décortiquer à la loupe la psychologie de personnages englué·e·s dans une toile d’émotions…
Amateur·trice·s de thrillers, de romans policiers, de livres qu’on ne peut lâcher jusqu’au bout de la nuit, venez-vous plonger dans cette sélection.

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cliquer pour la sélection

 …

Les poèmes du mois d’octobre

Voici les poèmes récoltés en ce joli mois d’octobre. Nous avons mis à l’honneur le poète franco-algérien Anouar Benmalek qui dans son titre « Ma planète me monte à la tête » ce livre est-il disponible ? nous offre et nous donne à penser ce magnifique poème.

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C’est quoi la vie ma belle

C’est quoi la vie ma belle
c’est naître vivre et mourir
et si on a de la chance
aimer un peu
et pas trop souffrir
C’est comme l’eau du robinet
ça coule ça coule
on a vingt ans on ne les a plus
personne ne s’en soucie
sauf toi bien sûr

On dirait une expérience de laboratoire la vie
faite par ceux d’en haut
les Dieux
ils arrachent les ailes des mouches
et les mouches c’est nous

et on ne sait même pas
si ça leur fait plaisir

Allons du côté des enfants pour savourer un poème grappillé dans le livre de Carl Norac illustré de belle manière par Géraldine Alibeu : »Poèmes pour mieux rêver ensemble » est-il disponible ?

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Maintenant, tu rêves

Le jour où j’ai croisé ce singe à vélo,
je me suis dit : « Maintenant, tu rêves.»
C’est là que, de mon vélo à moi,
dans le fossé, je suis tombé.
Et de surprise, le singe aussi.
Pas fâché, il m’a demandé à sa façon
et sans faire de grimaces :
-Franchement, je suis étonné.
Je ne savais pas que les humains pédalaient.
Il faut dire qu’au fond de la grande forêt,
je vis assez isolé.
J’étais si étonné de sa réflexion,
qui me prend pour une exception.
Je n’ai pas su quoi lui répondre. J’ai souri.
-Ne dites rien, ne vous excusez pas,
a conclu le singe comme ça.
Vous êtes un original.
Car voyez-vous, ce n’est pas banal :
Quand je vous ai croisé, j’ai cru que je rêvais.

 

 …

Vite, vite quelques albums à partager !

Foot-mouton par Pablo Albo, illustré par Guridi (est-il disponible ?)

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« Foot-mouton » met en scène un troupeau de moutons qui décide de jouer au football. Mais avant d’y arriver, ils connaîtront pas mal de péripéties les unes plus drôles que les autres qui vont retarder le début du match. D’autant plus que le loup- absolument myope – s’en mêle.
Une histoire qui paraît simple mais pleine d’inventivité avec des comiques de situation qui s’enchaînent pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Un album pour toutes les personnes qui n’aiment pas le football !

 

La fraise par Susumu Shingu (est-il disponible ?)
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Né en 1937, à la fois peintre, sculpteur, chercheur et philosophe de la nature, Susumu Shingu est connu dans le monde entier pour ses sculptures d’acier et de toile qu’animent le vent ou l’eau.
Même si nous assistons au  processus très lent que met la fraise en partant de la graine à arriver à maturité, cet album n’est pas un ouvrage documentaire mais plutôt une ode à la fraise. Le fruit traverse les éléments : neige, vent, mais aussi les différents moments de la journée : crépuscule, coucher du soleil, ciel étoilé. Tout cela est décrit de façon très poétique parcouru par l’amour que cet auteur a pour ce fruit.

L’homme qui faisait peur aux oiseaux par Sylvie Neeman ; illustré par Pierre Pratt (est-il disponible ?)

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C’est le jour où les enfants de la classe passent une journée au travail de l’un de leurs parents. Mathias a déjà été au bureau de sa mère et cette année, comme il n’a pas de papa, il ira au travail de Jonas, leur voisin. Jonas fait un drôle de métier, il travaille à l’aéroport et il fait peur aux oiseaux qui peuvent être dangereux pour les avions.
Avec des mots simples, l’autrice suggère par petites touches cette belle complicité qui unit les deux personnages, Jonas joue le rôle de père avec Mathias avec beaucoup de bienveillance et de douceur. La fin reste ouverte et préfigure une suite où cette matinée ne restera pas une simple parenthèse…

C’est l’histoire par Anne Crausaz (est-il disponible ?)

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C’est l’histoire de 4 enfants qui attendent Madame Ourse : Singe, Éléphant, Souris et Lapin. Elle vient chaque semaine les pattes pleines de livres. A chacun son livre et son histoire et à l’imaginaire de faire son oeuvre…
Cette ode à la lecture convainc tout le monde, ne ratez pas la dernière page !…

les poèmes du mois de septembre

Ce mois-ci nous vous offrons le poème de l’auteure belge Anne Herbauts glané dans son magnifique livre « Je ne suis pas oiseau » (est-il disponible ?) aux merveilleuses images et photos, feuilletez-le c’est du pur bonheur !
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Je ne suis pas un oiseau

Je ne suis pas un oiseau.

Ni miettes

Je ne suis pas un oiseau

Ni miettes

Ni nid

Ni œufs

Ni ciel

Si le ciel si

Je ne suis pas un oiseau

Je ne suis pas un oiseau

Je ne suis pas léger, menu

Ni bec ni plumes

Je ne chante pas

Je n’aime pas les arbres

Si les arbres si

Je ne suis pas un oiseau

Je ne vis pas dans les branches

Ni jungle,

Ni instinct

Ni beauté sauvage

Je n’écoute pas chanter la pluie

Si la pluie si

Je ne suis pas un oiseau

Pas d’innocence

Pas de soleil

Ni lisières

Ni piquant de l’air

Pas de peu, de rien

Non

Je ne suis pas un oiseau

Je ne suis pas un oiseau.

L’horizon n’est à personne. Il recule. Ne cesse. Rebute, découle. Les murs feront semblant qu’il n’y en n’a plus, d’horizon. Et des ciels beaux d’opéra, lambeaux, tomberont, tragiques, sur une espérance inimaginable. Des cieux miteux, des clairières vermoulues en drapés barreaux, ça ne donne rien, que des journées tristes. Horizons en parpaing. Bords d’autoroutes. Soulignent un bruit de canette. Sans oiseaux. Ou ce seront des reliquats d’oiseaux, avec juste les plumes et la vermine de ceux qui sont en route sans savoir où aller.

Qui sont en route sans savoir où aller.

Les plus jeunes jeunes ne sont pas en reste, voici un poème grappillé dans le livre de Rascal qui a merveilleusement illustré les visages des poètes choisis dans le si juste titre  « Les poètes ont toujours raison » (est-il disponible ?)

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L’écolier

 J’écrirai le jeudi j’écrirai le dimanche

quand je n’irai pas à l’école

j’écrirai des nouvelles j’écrirai des romans

et même des paraboles

je parlerai de mon village je parlerai de mes parents

de mes aïeux de mes aïeules

je décrirai les prés je décrirai les champs

les broutilles et les bestioles

puis je voyagerai j’irai jusqu’en Iran

au Tibet ou bien au Népal

et ce qui est beaucoup plus intéressant

du côté de Sirius ou d’Algol

où tout me paraîtra tellement étonnant

que revenu dans mon école

je mettrai l’orthographe mélancoliquement

 

Raymond Queneau

Le poème du mois de mai

Voici les poèmes que nous avons choisis pour ce mois de mai :

Mon rêve familier cueilli dans  :

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Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule hélas ! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? -Je l’ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine

ce livre est-il disponible clic

Et pour les plus jeunes « La dame de l’accueil » collecté dans :

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La dame de l’accueil
a des cheveux de choucroute
des cils en frites
des yeux de cacahuète
des paupières en guimauve
une bouche en saumon
des doigts de boudin blanc
une bague en tomate cerise
un corsage en viennoiseries
et un cœur d’artichaut

Michel Besnier

ce livre est-il disponible clic

Je dis livres ! le club de lecture de la Biblio

Nous vous invitons à notre prochaine rencontre le jeudi 2 mai à 15h30. A cette occasion, nous nous intéresserons au genre littéraire de la nouvelle.

La nouvelle dont la qualité première est de pouvoir être lue d’un seul trait du fait de sa brièveté rencontre beaucoup de succès.

Nous vous présenterons les deux recueils suivants :

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Bienvenue à tou·te·s ! Il ne faut pas avoir lu ces livres pour participer.

Prochaine rencontre le jeudi 13 juin à 15h30.…

Le poème du mois de Mars

Voici, comme promis, le poème du mois choisi dans un livre du grand poète américain Walt Withman (clic)

 

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Chant de la grande route
A pied et le cœur léger, je pars sur la grand-route,
Bien portant, libre, le monde devant moi,
Le long chemin brun devant moi conduit
Partout où je voudrai.

Désormais je ne fais plus appel à la chance,
C’est moi-même qui suis la chance,
Désormais je ne pleurniche plus, je ne diffère plus,
Je n’ai besoin de rien,
J’en ai fini avec les malaises des gens casaniers,
Avec les bibliothèques, les critiques et les plaintes,
Vigoureux et content, j’arpente la grand-route.

La terre – je n’en demande pas plus
Je ne demande pas que les constellations
Soient plus proches,
Je sais qu’elles sont très bien là
Où elles sont,
Je sais qu’elles suffisent à ceux
Qui les habitent (…)

N’oublions pas notre jeune public… voici un poème de Susie Morgenstern tiré de « les potins du potager » (clic)

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Elle tache, elle gave
La maudite betterave
« Bortsch » dans la marmite
Et vite, on se quitte !
Cette soupe de grand-mère
A l’odeur de l’enfer
Enflée, charnue, cette racine
Rouge sang, rouge noir, crapaudine
Cela dit, selon les derniers sondages
50% des gens aiment cette sauvage
Ce qui prouve qu’il faut de tout
Pour faire un monde de fous comme nous…