
PRIX DE L’ECHEVINAT DE L’ENSEIGNEMENT
Je m’appelle Adelchi Ghezzi, j’ai seize ans, et je vis à Paris depuis mes cinq ans après avoir passé mes premières années à Rome. Ma mère écrivaine m’a transmis la passion de l’écriture et de l’observation (voire de la filature, si j’ose dire). Je consigne tous les jours dans des carnets variés ou sur mon téléphone des idées et des détails, sur les gens, une ruelle, ou le paysage. L’idée originale pour Juste avant ses cendres a germé dans mon esprit le 1er août dernier. Je venais d’arriver chez mon père en Italie, et le démantèlement de la centrale nucléaire de Latina en banlieue romaine faisait la une des journaux. Un récit m’est alors apparu dans le train entre Rome et Civitavecchia, que j’ai immédiatement noté sur mon téléphone : « Dernière conférence – à bord d’un train pour Latina, je rencontre une physicienne nucléaire de génie (portée disparue) qui se rend à l’ex-centrale de la ville. Je l’accompagne, nous la contemplons ensemble et nous nous séparons » Deux semaines plus tard, j’ai découvert par hasard le concours de nouvelles de la Maison du Livre sur le thème de l’instant d’après. J’ai repris l’ébauche initiale du texte maintes et maintes fois, pour arriver enfin au récit de ce fatidique voyage en train du vingt-sept mars 2038, entre Rome et Civitavecchia.
Ecoutez la nouvelle « Juste avant ses cendres » lue par Louise Manteau et Frédéric Lubansu :
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chelle, j’ai quitté l’Atlantique pour Bruxelles il y a 20 ans. Educatrice spécialisée, j’ai exercé pendant une quinzaine d’années auprès d’un public d’enfants en situation de handicap. Aujourd’hui, je suis formatrice auprès d’étudiant.e.s qui désirent entrer dans cette profession. En pensant à mon rapport à l’écriture, je dirais qu’il est intimement lié à mon goût pour la lecture. J’aime plonger dans les ambiances lexicales, l’imaginaire, le fictionnel, les vécus. Ma nouvelle « En voie d’extinction » s’est construite assez naturellement lorsque j’ai lu la thématique du concours. Très vite des idées en rapport avec la situation que nous vivions et que je pouvais ressentir sont apparues : naufrage humain, perte de repères, solitude, détresse, invisibilité, voix réprimées. Le personnage de June incarne toutes ces fragilités générées et exacerbées par les tragédies humaines et sanitaires.
Tout petit, Charles Louis a attrapé le virus de l’écriture. Une graphomanie intime, presque honteuse, dans une famille où les mots étaient le plus souvent dits haut et fort mais les émotions tues, les sentiments enfouis. Il a rencontré la poésie, le théâtre, et a vécu, un temps, l’aventure du métier de comédien. Chaque instant de pause dans ce monde ultra-rapide, hyper connecté, il le met à profit pour écrire des poèmes, des nouvelles.


Cette année c’est Benoit Feroumont, l’auteur de la série « Le Royaume » qui nous a fait l’honneur (avec l’aide précieuse de sa fille Juliette) de réaliser une fresque spécialement conçue pour l’espace BD de la section jeunesse.


